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1. Résumé succinct
Contexte :
La société civile immobilière (SCI) Zelon a déposé une déclaration de travaux pour construire un court de tennis et son aménagement paysager. L'association Ligne de défense des Alpilles (LDA) a contesté ces travaux, alléguant leur non-conformité au plan d'occupation des sols (POS) de la commune.
Impact principal :
La Cour de cassation confirme que les dispositions de l'article L. 480-13 du Code de l'urbanisme s'appliquent uniquement aux permis de construire et non aux décisions de non-opposition issues d'une déclaration de travaux. Le juge judiciaire peut ainsi ordonner la remise en état d'une construction non conforme.
2. Analyse détaillée
Les faits :
Le 2 septembre 2013, la SCI Zelon a déposé une déclaration de travaux pour un court de tennis, approuvée par une décision de non-opposition le 22 octobre 2013. L'association LDA a intenté une action judiciaire, estimant les travaux en violation du POS.
La procédure :
Décision initiale de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence (26 janvier 2017) :Reconnaît la non-conformité des travaux et ordonne leur remise en état.
Rejette la demande de dommages et intérêts initiale mais l'inclut dans sa décision finale.
Cour de cassation (12 avril 2018) :Rejette le pourvoi de la SCI Zelon, confirmant les conclusions de la Cour d'appel.
Contenu de la décision :
Arguments des parties :
La SCI invoque une décision administrative valide et un certificat de conformité.
LDA affirme une violation des règles d'urbanisme malgré ces documents.
Raisonnement juridique :L'article L. 480-13 ne protège que les constructions bénéficiant d'un permis de construire.*
Les décisions de non-opposition ne confèrent pas la même protection.
Solution retenue : Le juge judiciaire est compétent pour statuer sur la remise en état et peut le faire même en l'absence d'annulation de la décision administrative.
3. Références et articles juridiques
Décision principale : Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 12 avril 2018, n° 17-16.645 (Lien Légifrance).
Articles de loi cités :Article L. 480-13 du Code de l’urbanisme : Protection limitée aux permis de construire.
Article 1382 du Code civil (désormais article 1240) : Fondement des actions en responsabilité civile.
4. Analyse juridique approfondie
La Cour établit une distinction claire entre permis de construire et déclarations de travaux. Cette dernière n'octroie pas les mêmes garanties juridiques, ouvrant la voie à des recours judiciaires même en cas de non-annulation par le juge administratif.
Conséquences juridiques :
Impact sur la jurisprudence : Renforce la compétence du juge judiciaire pour ordonner des démolitions sur fondement civil, indépendamment du cadre administratif.
Évolutions des pratiques : Sensibilisation accrue des propriétaires aux différences entre permis et déclarations de travaux.
5. Critique des sources et de la décision
Décisions postérieures pertinentes :
Cass 3ème civile 21 mars 2019 numéro 18 – 13. 288 : cette décision souligne la rigueur des conditions requises pour ordonner la démolition d'une construction édifiée conformément à un permis de construire annulé. Il est primordial pour les propriétaires et les tiers de bien comprendre les implications juridiques des règles d'urbanisme et des servitudes, afin de prévenir et de gérer efficacement les litiges potentiels
Cour de cassation, 3e chambre civile, 28 octobre 2021, pourvoi n° 21-24.473 : Cette décision réaffirme la distinction entre permis de construire et déclarations de travaux, en précisant que l'article L.480-13 du Code de l'urbanisme ne s'applique qu'aux permis de construire. Le juge judiciaire conserve donc la compétence pour ordonner la démolition d'une construction édifiée en violation des règles d'urbanisme, même en présence d'une décision de non-opposition à une déclaration de travaux.
6. Accompagnement juridique
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Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 12 avril 2018, 17-16.645,
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