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Décision clé sur les ententes anticoncurrentielles : arrêt du 8 janvier 2025

Le 23 janvier 2025
Décision clé sur les ententes anticoncurrentielles : arrêt du 8 janvier 2025
entente anticoncurrentielle – Cour de cassation – sanctions concurrence – marché fruits transformés – TFUE article 101 – SELARL Philippe Gonet – Saint-Nazaire.

1. Résumé succinct

Contexte :
Les sociétés Charles Faraud et plusieurs autres ont formé divers pourvois (nos 22-22.610, 22-22.676, 22-22.679 et 22-22.728) contre un arrêt rendu le 6 octobre 2022 par la cour d’appel de Paris. Le litige porte sur des sanctions infligées par l’Autorité de la concurrence à des entreprises impliquées dans une entente anticoncurrentielle sur le marché des fruits transformés en coupelles et gourdes.

Impact principal :
La Cour de cassation rejette les pourvois, confirmant la responsabilité des sociétés et la légalité des sanctions imposées. Cette décision renforce le principe d'impartialité dans les procédures concurrentielles et clarifie les critères d’individualisation des sanctions.


2. Analyse détaillée des faits et de la procédure

Les faits :

L’Autorité de la concurrence a révélé l’existence d’une entente entre plusieurs entreprises, visant à manipuler les prix et à se répartir les clients et volumes sur le marché français.
La décision initiale de l’Autorité a imposé des sanctions financières aux entreprises impliquées.

La procédure :

Première instance : Décision de l’Autorité de la concurrence (17 décembre 2019).
Appel : Les entreprises sanctionnées ont saisi la cour d’appel de Paris, qui a partiellement réformé les sanctions (6 octobre 2022).
Cassation : Les sociétés se pourvoient en cassation, invoquant des violations de leurs droits à un procès équitable et des erreurs dans l’appréciation des sanctions.

Contenu de la décision :

Arguments des parties :

Les entreprises ont contesté la gravité des sanctions et le respect des principes d’égalité et de proportionnalité.


Raisonnement juridique de la Cour : La Cour de cassation a jugé que la cour d’appel avait appliqué correctement les critères de sanction et respecté les principes de droit interne et européen.

Solution retenue : Rejet des pourvois, confirmation des sanctions.

3. Références et articles juridiques

Décisions citées :

Cass. com., 8 janv. 2025, pourvoi n° 22-22.610.
Cour d’appel de Paris, 6 oct. 2022 (n° 20/01494).

Articles juridiques :

Article L.420-1 du code de commerce.
Article 101 du TFUE.
Articles 20 et 21 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.


4. Analyse juridique approfondie

Raisonnement juridique :

L’arrêt souligne que la gravité des pratiques anticoncurrentielles est évaluée globalement, même en présence de participations variées.
La Cour confirme que les sanctions doivent être individualisées, mais qu’une entreprise ne peut échapper à une sanction au motif qu’une autre société similaire n’a pas été sanctionnée.


Conséquences juridiques :

Renforcement des principes de proportionnalité et d’égalité dans les sanctions concurrentielles.
Clarification des obligations procédurales de l’Autorité de la concurrence concernant l’impartialité.

5. Critique des sources et de la décision

Conseil d'État, Section, 9 mai 2023, n° 451710

Lien avec l'arrêt du 8 janvier 2025 : Cette décision du Conseil d'État concerne une entente dans le cadre des marchés publics. Bien que le contexte (marchés publics) diffère de celui de l'arrêt analysé (marché des fruits transformés), elle renforce un principe fondamental partagé : les pratiques anticoncurrentielles portant atteinte à l’intégrité du marché doivent être sanctionnées. L’arrêt de 2023 met également en lumière la responsabilité des entreprises dans de tels comportements et l’importance de l’exemplarité des sanctions.

Impact pratique : L'arrêt de 2025, comme celui du Conseil d'État, confirme l'efficacité des sanctions pour prévenir les pratiques anticoncurrentielles, tout en réaffirmant l’obligation pour les autorités de motiver leurs décisions.


L’arrêt du 8 janvier 2025 s’inscrit dans une continuité jurisprudentielle visant à garantir une concurrence saine sur le marché. Les décisions antérieures permettent d'enrichir l’analyse en soulignant les points suivants :

Responsabilité des entreprises : Les entreprises doivent répondre de leurs actes, même lorsqu’elles ne sont pas les initiatrices principales de l’entente 

Charge de la preuve : Les indices permettant d’établir une coordination entre entreprises peuvent suffire à justifier une sanction 

Approche cohérente des sanctions : Les juges et l’Autorité doivent respecter les principes de proportionnalité et de dissuasion 

Impartialité des procédures : Ces décisions montrent une tendance à renforcer l’impartialité dans l’instruction et l’évaluation des dossiers, comme souligné dans l’arrêt de 2025.


En confirmant les sanctions dans l’arrêt du 8 janvier 2025, la Cour de cassation continue d’appliquer rigoureusement les principes développés dans les décisions antérieures. Ces arrêts forment une base solide pour lutter contre les ententes anticoncurrentielles et garantissent que les sanctions soient à la fois proportionnées, dissuasives et respectueuses des droits des entreprises. L’Autorité de la concurrence bénéficie ainsi d’un cadre clair pour instruire et sanctionner ces pratiques, contribuant à la protection des consommateurs et à l’équité des marchés.


6. Accompagnement juridique
Pour comprendre l'impact de cette décision sur votre entreprise ou projet, la SELARL Philippe GONET, cabinet d’avocat expérimenté à Saint-Nazaire, peut vous accompagner dans :

L’analyse des sanctions et des recours.
La préparation des dossiers de défense.

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