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1. Résumé succinct
Contexte :
Parties impliquées : M. Jean-François X... (preneur d’un bail rural) contre Mme Marie-Thérèse Y... (bailleresse).
Juridiction concernée : Cour de cassation, Deuxième Chambre Civile.
Nature du litige : Validité du congé donné par une indivisaire et péremption d’instance dans un contentieux portant sur un bail rural.
Impact principal :
La décision clarifie l'application des règles de péremption d’instance en cas de sursis à statuer et confirme que tout congé donné par un seul indivisaire est nul s’il n’est pas ratifié par les autres, sauf si le bien est attribué à l’indivisaire avant la date d’effet du congé.
2. Analyse détaillée
Les faits :
M. X... exploitait des parcelles agricoles en vertu d’un bail consenti par les parents de Mme Y.... Après leur décès, Mme Y..., devenue indivisaire, a donné congé à M. X... le 29 septembre 2005 pour reprise au profit de son fils. M. X... a contesté ce congé devant le tribunal paritaire des baux ruraux, arguant de sa nullité pour absence de ratification par les autres indivisaires. Par ailleurs, la procédure a été suspendue dans l’attente d’une décision sur le partage successoral.
La procédure :
Tribunal paritaire des baux ruraux (20 octobre 2006) : Sursis à statuer en attendant l’arrêt de la Cour d’appel sur le partage de la succession.
Cour d’appel de Douai (19 décembre 2013) : A confirmé la validité du congé donné par Mme Y....
Pourvoi en cassation : M. X... conteste à la fois la validité du congé et l’absence de constatation de péremption de l’instance.
Le contenu de la décision :
Arguments des parties :
M. X... : Soutenait que le congé était nul faute de ratification par tous les indivisaires et que l’instance était périmée, aucun acte de procédure n’ayant été accompli dans les deux ans suivant la décision de sursis.
Mme Y... : Affirmait que le congé était valable au titre de la gestion des biens indivis et que le délai de péremption avait été suspendu en raison du sursis à statuer.
Raisonnement juridique de la Cour :
La Cour a jugé que le délai de péremption commence à courir dès la survenance de l’événement mettant fin au sursis, et non à la date où la partie en prend connaissance.
Concernant le congé, elle a confirmé qu’un tel acte, non ratifié par les autres indivisaires, est nul si le bien n’est pas attribué à l’auteur du congé avant sa date d’effet.
Solution retenue :La Cour de cassation a cassé l’arrêt de la Cour d’appel, constaté la péremption de l’instance et annulé le congé donné par Mme Y....
3. Références et articles juridiques
Référence de la décision :
Cour de cassation, Deuxième Chambre Civile, 3 septembre 2015, n° 14-11.091
Textes juridiques appliqués :
Article 392 du Code de procédure civile :
Précise les modalités de suspension et de reprise des délais de péremption en cas de sursis à statuer.
Article 815-3 du Code civil (dans sa version antérieure à la loi n° 2006-728) :
Exige le consentement de tous les indivisaires pour les actes de disposition, tels que la résiliation d’un bail.
4. Analyse juridique approfondie
La Cour de cassation a réaffirmé le principe selon lequel un congé donné par un indivisaire seul, sans ratification des autres, est nul. Concernant la péremption, elle a rejeté l’interprétation de la Cour d’appel qui subordonnait le départ du délai à l’information des parties, jugeant qu’une telle condition n’était pas prévue par la loi.
Conséquences juridiques :
Impact sur la jurisprudence : Clarification des règles de péremption d’instance et renforcement des exigences relatives aux actes concernant les biens indivis.
Évolution des pratiques : Les indivisaires devront formaliser les actes par des mandats explicites pour éviter toute nullité.
5. Critique de la décision
Points faibles ou controversés :
La décision, bien que conforme aux textes, illustre les difficultés pratiques rencontrées dans les indivisions complexes.
Elle souligne la nécessité d’une meilleure coordination entre indivisaires pour éviter les litiges prolongés.
6. Accompagnement juridique
Pour tout contentieux lié aux indivisions, aux baux ruraux ou à la gestion des délais de procédure, il est recommandé de consulter la SELARL Philippe GONET, cabinet d’avocats expérimenté, pour :
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