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Prescription et actes annulés : Analyse de l’arrêt Cour de cassation du 1er mars 2018

Le 25 septembre 2018
Prescription et actes annulés : Analyse de l’arrêt Cour de cassation du 1er mars 2018
prescription bancaire – interruption de prescription – actes d’exécution annulés – saisie immobilière – jurisprudence Cour de cassation – article 2244 Code civil – décisions postérieures interruption prescription.

1. Résumé succinct
Contexte
Parties : La Banque Populaire de l’Ouest, représentée par Intrum Justitia Debt Finance AG (créancier), et M. Y. (débiteur).
Juridiction : Cour de cassation, Chambre civile 2.
Litige : Effet interruptif de prescription d’un commandement de payer annulé pour vice de procédure.

Impact principal
La Cour de cassation décide que l'annulation d'un acte d'exécution forcée prive rétroactivement cet acte de son effet interruptif de prescription. Cette décision renforce la sécurité juridique en matière de validité des actes d’exécution.

2. Analyse détaillée

Les faits
Le 20 mai 2010, la Banque Populaire délivre un commandement de payer valant saisie immobilière à M. Y.
Le 18 novembre 2011, cet acte est annulé pour irrégularité du décompte de la créance.
En 2012, la Banque Populaire engage de nouvelles mesures d’exécution forcée, contestées par M. Y pour prescription.

La procédure
Première instance : Le juge de l’exécution rejette les demandes de M. Y.
Cour d’appel : Confirme l’effet interruptif du commandement annulé.
Cour de cassation : Casse l’arrêt de la cour d’appel, estimant que l’annulation retire rétroactivement tout effet interruptif.

Contenu de la décision

Arguments des parties
M. Y : L’annulation rétroagit et anéantit l’effet interruptif.
Banque Populaire : L’acte annulé conserve son effet interruptif par analogie avec l’article 2241 alinéa 2 du Code civil.

Raisonnement de la Cour
Les actes d’exécution forcée annulés pour vice de procédure ne bénéficient pas de l’effet interruptif prévu par l’article 2241 alinéa 2.
L'article 2244 exige la validité des actes d’exécution pour interrompre la prescription.

Solution retenue
La Cour casse l'arrêt de la cour d’appel et renvoie l'affaire devant une nouvelle composition de la cour d’appel de Rennes.


3. Références et articles juridiques
Arrêt analysé :Cass. civ. 2, 1er mars 2018, n° 16-25.746

Articles cités :

Article 2244 du Code civil : Effet interruptif des actes d’exécution forcée.
Article 2241 alinéa 2 du Code civil : Protection des erreurs procédurales en justice.

4. Analyse juridique approfondie

Raisonnement juridique

Condition de validité des actes : L’article 2244 prévoit que seuls les actes d’exécution valides interrompent la prescription. Une annulation supprime rétroactivement cet effet.
Refus de l’analogie : Contrairement à l’article 2241 alinéa 2, les actes d’exécution forcée annulés ne bénéficient pas d’une protection en cas d’erreur.

Conséquences juridiques
Jurisprudence : Cet arrêt limite strictement l’effet interruptif des actes annulés, consolidant l’interprétation des articles 2241 et 2244.
Pratiques : Les créanciers doivent garantir la validité formelle des actes avant leur exécution.


5. Accompagnement juridique
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Cass 2eme civ 1er mars 2018 n°16-25.746

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