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Validité des actes de cautionnement : Analyse de la décision du 15 mai 2019.

Le 23 septembre 2019
Validité des actes de cautionnement : Analyse de la décision du 15 mai 2019.
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Résumé succinct

Contexte :
Parties impliquées : Société Banque Populaire du Nord et M. L.
Juridiction concernée : Cour de cassation, Chambre commerciale.
Nature du litige : Validité des engagements de caution souscrits par M. L. au bénéfice de la banque.

Impact principal :
La décision clarifie que l’absence de date sur un acte de cautionnement ne constitue pas, en soi, une cause de nullité, mais qu’elle peut affecter la compréhension de l’engagement.

Analyse détaillée
Les faits :
En 2007, deux contrats de crédit-bail ont été conclus entre la Banque Populaire du Nord et la société Winner Plast, M. L. se portant caution.
En raison de la liquidation judiciaire de la société, la banque a réclamé le paiement à M. L., qui contesta la validité de ses engagements.
La procédure :
Première instance : Décision favorable à la banque.
Appel : La Cour d’appel de Douai annule les actes de cautionnement pour absence de date.
Cour de cassation : Cassation de la décision de la Cour d’appel.
Contenu de la décision :
Arguments des parties :Banque : Absence de date non invalidante selon le Code civil.
Caution : Méconnaissance de la portée des engagements due à cette omission.


Raisonnement juridique :

Articles invoqués : 2292 du Code civil, L.341-2 du Code de la consommation (ancienne version).
La Cour de cassation estime que l’absence de date n’entraîne pas la nullité de l’acte.
Solution retenue :Cassation de l’arrêt d’appel, renvoi devant la Cour d’appel d’Amiens.

Références et articles juridiques
Références :
Décision : Cass. com., 15 mai 2019, n° 17-28.875.
Lien hypertexte : Décision sur Légifrance.
Textes appliqués :
Article 2292 du Code civil : Définition des engagements de caution.
Article L.341-2 du Code de la consommation (ancienne rédaction) : Formalités des cautionnements.

Analyse juridique approfondie

Raisonnement :

La Cour souligne que la validité des engagements ne dépend pas de la datation si l’engagement est clair et que les obligations de la caution sont déterminées.

Conséquences juridiques :
Clarification de l’interprétation des mentions obligatoires sur les cautionnements.
Impact sur la rédaction des actes de cautionnement, en particulier dans les relations commerciales.

Critique des sources et de la décision

Depuis la décision de la Cour de cassation du 15 mai 2019 (n° 17-28.875), la jurisprudence relative à l'absence de date sur les actes de cautionnement a évolué, consolidant le principe selon lequel cette omission n'entraîne pas nécessairement la nullité de l'acte, à condition que la caution soit pleinement consciente de la portée de son engagement.

1. Confirmation jurisprudentielle de la validité des actes non datés

Cour de cassation, Chambre commerciale, 1ᵉʳ février 2011 (n° 09-17.411) : La Cour avait jugé que l'absence de date sur l'acte de cautionnement ne peut fonder une action en nullité.

2. Réforme du droit des sûretés et simplification des exigences formelles

L'ordonnance n° 2021-1192 du 15 septembre 2021, entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2022, a modifié les dispositions relatives au cautionnement, notamment en simplifiant les exigences formelles concernant la mention manuscrite.

Simplification de la mention manuscrite :

La réforme a étendu et simplifié la mention que doit apposer la caution, supprimant certaines exigences formelles antérieures, telles que l'indication précise de la durée de l'engagement


Implications pratiques

Pour les créanciers :

Ils doivent s'assurer que les actes de cautionnement sont rédigés conformément aux nouvelles dispositions légales, en veillant à ce que la caution comprenne clairement la portée de son engagement, même en l'absence de certaines mentions formelles comme la date.


Pour les cautions : Il est essentiel de bien comprendre l'étendue et la durée de l'engagement, indépendamment de la présence ou non de certaines mentions formelles, et de solliciter des éclaircissements si nécessaire.

Pour les praticiens du droit : Une mise à jour des pratiques contractuelles est indispensable pour se conformer aux évolutions législatives et jurisprudentielles, garantissant ainsi la validité des actes de cautionnement.


En conclusion, l'évolution jurisprudentielle et législative récente en matière de cautionnement témoigne d'une volonté de simplifier les exigences formelles tout en maintenant une protection efficace des cautions, en mettant l'accent sur la compréhension réelle de l'engagement plutôt que sur le strict respect de certaines formalités.

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Cass com 15 mai 2019 n°17-28.875

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