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Enlèvement international : Cass civ 1, 19 novembre 2014, n°13-18.902

Le 15 janvier 2015
Enlèvement international : Cass civ 1, 19 novembre 2014, n°13-18.902
enlèvement international d’enfants – Convention de La Haye – article 6 CEDH – intérêt supérieur de l’enfant – décision Cassation 2014 – SELARL Philippe Gonet – avocat droit familial international – litige garde internationale – avocat Saint-Nazaire

Résumé succinct de la décision :
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Mme X contre un arrêt de la cour d’appel de Versailles déclarant irrecevable sa déclaration de saisine. La Cour a estimé que l’absence de communication de son adresse réelle portait atteinte au droit à un procès équitable, compromettait l’intérêt supérieur de l’enfant et rompait l’égalité des armes entre les parties.

Lien vers la décision : Cass civ 1, 19 novembre 2014, n°13-18.902.


Faits et procédure :

Contexte familial :

M. Y et Mme X ont un enfant commun, né en Allemagne.
En août 2010, Mme X déplace l’enfant en France sans l’accord de M. Y.

Procédure engagée :

Sur le fondement de la Convention de La Haye du 25 octobre 1980 relative aux aspects civils de l’enlèvement international d’enfants, le ministère public assigne Mme X pour obtenir le retour de l’enfant en Allemagne.
Mme X introduit une déclaration de saisine devant la cour d’appel de Versailles sans mentionner son adresse réelle, invoquant des risques liés à un mandat d’arrêt européen émis contre elle.

Décision de la cour d’appel :

La cour d’appel a déclaré sa saisine irrecevable au motif que l’absence d’adresse réelle de Mme X compromettait l’instruction équitable du litige, notamment en empêchant M. Y de vérifier les conditions de vie de l’enfant.

Pourvoi en cassation :

Mme X invoque une violation de son droit d’accès au juge et de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Articles évoqués et leur contenu :

Article 6 § 1 de la Convention européenne des droits de l’homme :
« Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement. »

Article 3-1 de la Convention internationale des droits de l’enfant :
« Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale. »

Articles 58, 114 et 901 du Code de procédure civile :
Concernent les exigences de forme et de validité des actes de procédure.

Raisonnement de la Cour de cassation :

Absence d’adresse réelle :La Cour a jugé que la dissimulation de l’adresse par Mme X empêchait M. Y de vérifier les conditions de vie de l’enfant, portant ainsi atteinte à l’égalité des armes.

Intérêt supérieur de l’enfant :En l’absence d’investigations sur les conditions de vie de l’enfant, la situation risquait d’être jugée de manière incomplète.

Proportionnalité :La Cour a estimé que l’exigence procédurale de communication de l’adresse était proportionnée à la finalité de protection de l’enfant et ne constituait pas une atteinte excessive au droit d’accès au juge.

Conséquences juridiques :

Renforcement des exigences procédurales :

La décision confirme l’importance des règles procédurales pour garantir un procès équitable.

Protection de l’intérêt supérieur de l’enfant :

L’intérêt de l’enfant prime sur les arguments personnels des parties, notamment en matière de dissimulation d’adresse.

Jurisprudence postérieure :

Cass civ 1, 11 juillet 2018, n°17-18.596, a confirmé l’importance des principes d’égalité des armes et d’intérêt supérieur de l’enfant.
Cass civ 1, 25 septembre 2019, n°18-17.845, a précisé les critères d’appréciation des mesures d’instruction en matière d’enlèvement international.

Analyse critique des décisions postérieures :

Les décisions postérieures ont renforcé les principes établis dans cet arrêt, tout en précisant les obligations procédurales des parties. Une jurisprudence future pourrait néanmoins assouplir certaines exigences procédurales pour éviter des situations de blocage injustifiées.


Nécessité d’un accompagnement juridique :
Les litiges internationaux relatifs aux enfants nécessitent une expertise approfondie en droit de la famille et en droit international. La SELARL Philippe Gonet, cabinet d’avocat expérimenté, est à vos côtés pour garantir une défense efficace et conforme aux droits fondamentaux.


Cass 1ère civ 19 nov 2014 13-18.902

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