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Résumé succinct de la décision :
La Cour de cassation a cassé partiellement un arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence sur la liquidation de biens indivis entre deux ex-époux séparés de biens. Elle a jugé que la cour d'appel n’avait pas examiné si les paiements effectués par l’un des époux pour des biens indivis relevaient de son obligation de contribuer aux charges du mariage, conformément aux articles 1537 et 214 du Code civil.
Lien vers la décision : Cass civ 1, 8 octobre 2014, n°13-24.949.
Faits et procédure :
Contexte matrimonial :
M. X et Mme Y se marient en 1987 sous le régime de la séparation de biens.
Avant leur mariage, en juillet 1987, ils acquièrent en indivision une maison à usage familial.
Leur divorce est prononcé en 2010, entraînant des différends sur la liquidation de leurs intérêts patrimoniaux.
Litige sur les créances et dépenses :
M. X revendique une créance de 790 806,02 € correspondant à des paiements qu’il a effectués pour l’acquisition et l’entretien de biens indivis, incluant des remboursements d’emprunts, des taxes et des assurances.
Mme Y conteste cette créance, affirmant qu’elle relève de la contribution de M. X aux charges du mariage.
Décision de la cour d’appel :
La cour d’appel valide les demandes de M. X et fixe la créance à 790 806,02 €.
Elle ne prend pas en compte l’argument de Mme Y concernant la contribution aux charges du mariage.
Pourvoi en cassation :
Mme Y forme un pourvoi, reprochant à la cour d’appel de ne pas avoir examiné si les paiements effectués relevaient de l’obligation matrimoniale de contribuer aux charges du mariage.
Articles évoqués et leur contenu :
Article 214 du Code civil :
« Les époux contribuent aux charges du mariage à proportion de leurs facultés respectives. »
Article 1537 du Code civil :
« En cas de séparation de biens, chaque époux conserve la gestion, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels. »
Article 815-13 du Code civil :
« Il doit être tenu compte à l'indivisaire des dépenses nécessaires qu'il a faites de ses deniers personnels pour la conservation des biens indivis. »
Contributions aux charges du mariage :
La Cour a estimé que la cour d’appel n’a pas vérifié si les paiements effectués par M. X, notamment pour les emprunts et taxes, relevaient de son obligation matrimoniale de contribuer aux charges du mariage.
Erreur de droit :
En ne procédant pas à cette analyse, la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 1537 et 214 du Code civil.
Renvoi pour réexamen :
L’affaire a été renvoyée devant la cour d’appel de Nîmes.
Conséquences juridiques :
Clarification des obligations matrimoniales :
Cet arrêt rappelle que les dépenses effectuées par un époux sur des biens indivis doivent d’abord être évaluées au regard de son obligation de contribuer aux charges du mariage.
Impact sur la liquidation des régimes séparatistes :
Les créances entre époux ne peuvent être systématiquement qualifiées de contributions à l’indivision sans un examen précis de leur nature.
Jurisprudence postérieure :
Cass civ 1, 9 juin 2021, n°19-21.493, a confirmé que les contributions aux charges du mariage doivent être examinées avant de déterminer les créances.
Analyse critique des décisions postérieures :
Les arrêts ultérieurs ont confirmé et renforcé l’importance d’un examen rigoureux des obligations matrimoniales, consolidant ainsi les protections des époux dans les régimes de séparation de biens. Ces décisions soutiennent l’équité dans les partages post-divorce.
Nécessité d’un accompagnement juridique :
Les différends concernant les biens indivis et les obligations matrimoniales exigent une expertise juridique approfondie. Faites appel à la SELARL Philippe Gonet, cabinet d’avocat expérimenté, pour protéger vos droits.
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